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Tribune collective – Investir massivement dans la science et la biodiversité, l’assurance-vie de l’Humanité.


Publiée dans le journal La Tribune le 23 octobre 2022 quelques jours avant Biomim’expo 2022.

Texte intégral et co-signataires ci-dessous, que vous pouvez rejoindre en fin d’article.


Rester en capacité de « Vivre sur Terre » est devenu le nouveau défi de l’humanité ! En avons-nous seulement conscience ? Le berceau de notre avenir, c’est la Terre, à maintenir en vie si nous souhaitons le rester nous-mêmes. C’est pourquoi nous lançons un appel à la mobilisation générale et au lancement d’un Plan Marshall de la biodiversité, innovant, offensif et ambitieux, pour préserver et restaurer la biodiversité et se donner les moyens politiques, scientifiques et économiques de s’en inspirer pour innover demain. « Biodiversité, capital et muse de notre avenir ».

La France ambitionne de répondre aux enjeux de l’urgence climatique. Fixons-nous les bonnes priorités ? Distinguons-nous problèmes et solutions, causes et conséquences ? Savons-nous, en solidarité, écouter les peuples racines, en communion avec le vivant ? Comment dessiner un autre avenir ? Innovant, universel, enthousiasmant et fédérateur. La réponse sera collective et doit associer le vivant, la science, les usages et l’innovation, les 4 piliers de la transition.

À l’heure des prouesses technologiques et de l’essor de vies virtuelles et déconnectées, il est temps de nous soucier de notre seule valeur refuge : la vie ! Personne ne peut se soustraire à un air pollué, se nourrir d’un sol stérile, se protéger du feu et des inondations ni apprécier un paysage dévasté. L’humanité est en train de créer une nature sans vie qui deviendra une nature sans hommes. Cette humanité-là mourra de tuer la biodiversité, de se penser à part et non partie prenante du vivant.

3,8 milliards d’années de R&D peuvent inspirer notre feuille de route stratégique.

La biodiversité ne meurt pas doucement et « gentiment », elle meurt en une saison, en quelques semaines, comme l’ont montré les gorgones rouges de méditerranée décimées en un seul été. Que ferons-nous le jour où les arbres ne se réveilleront plus après l’hiver ? Or cette priorité de préserver le vivant est aussi un incroyable espoir : partout où nous protégeons la biodiversité, où nous restaurons des écosystèmes vivants et productifs, dans les forêts, l’océan, les estuaires, les fleuves et les rivières, dans les champs et dans les villes, nous recréons de l’espoir, nous atténuons les îlots de chaleur, nous séquestrons du CO2, nous réduisons les pollutions, nous limitons les risques de sécheresse et d’inondation, nous préservons les ressources et nous réduisons les risques de conflits géopolitiques.

La biodiversité est une solution puissante au problème climat car cette vie que nous maltraitons n’est pas seulement belle et utile, elle recèle les réponses aux enjeux des hommes ! Pourvu qu’on sache l’écouter, l’observer, l’aimer et la re-connaître, pour tirer les enseignements de son expertise en résilience et en adaptation continue depuis 3,8 milliards d’années ! Le vivant est le plus puissant allié de notre avenir, s’en inspirer doit devenir notre nouvelle feuille de route stratégique. Quelle ambition nationale avons-nous pour le vivant qui est à la fois, par son extinction la cause primaire de tous nos maux, et par son excellence notre seul salut.

L’heure n’est plus aux constats, mais aux solutions, ambitieuses et systémiques.

Lutter contre les pollutions, régénérer la vie des sols et de l’océan, stopper l’artificialisation galopante, éco-concevoir ce que nous produisons, s’approvisionner localement, économiser les ressources, réinventer une agriculture régénérative et des villes vivantes, investir dans la recherche et stimuler le lien entre sciences et industrie, réinventer nos modèles économiques, voilà les nouvelles frontières de l’innovation.

Prendre le vivant en source d’inspiration et sortir de nos tours de Babel 

L’idée de prendre le vivant en source d’inspiration et de solutions (biomimétisme) n’est pas nouvelle mais connaît un plein essor, qui doit être encouragé. C’est surtout une approche à front renversé, enthousiasmante et mobilisatrice, qui ne pose plus la nature comme un stock, une valeur, un joli paysage ou un combat dogmatique, mais comme une géniale et incroyable école du futur. Avec le développement des connaissances, l’essor de l’innovation collaborative et pluridisciplinaire, l’apport des nouvelles technologies, et la reconnaissance de la nature comme modèle, l’approche de la bio-inspiration se place au cœur de notre quête de transition sociétale. Nous avons besoin de reconnexions entre l’homme et la nature, mais aussi entre recherche et industrie, écologie et économie, grands groupes et startups, biologistes et ingénieurs, sachants et grand public. Nos « langues » sectorielles, disciplinaires, communautaires sont nos nouvelles tours de Babel, elles nous isolent au moment où nous devons nous rassembler.

La filière biomimétisme : un fleuron national en devenir.

Le biomimétisme est aussi une filière d’excellence scientifique, un gisement de renouveau industriel, énergétique et écologique, un atout pour la France : forte de son réseau de compétences académiques, de sa réserve mondiale de biodiversité et de ses capacités industrielles et entrepreneuriales, la France peut et doit se doter d’un programme stratégique et ambitieux.

Il n’y a pas de planète B, investissons ici dans la restauration de la vie.

Nous connaissons le coût de l’inaction, mais à combien valorisons-nous le gisement d’innovations et de services offerts par le vivant ? Pour investir sur notre avenir, nous appelons de nos vœux une mobilisation générale offensive et ambitieuse pour préserver la biodiversité et se donner les moyens politiques, scientifiques et économiques de s’en inspirer pour innover demain. À la confluence de la créativité, de l’excellence académique, de l’universalisme et de l’ingénierie écologique et industrielle, pour une France Nouvelle Vague de la biodiversité et relever le défi de Vivre sur Terre.

Auteur, et initiative :

Co-signataires :


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